Le duel s’annonçait excitant, entre un leader incontestable (et jusque-là incontesté) et un outsider en quête de LA victoire qui aurait sauvé sa saison. L’affrontement aura tourné court, le Stade Rochelais dominant de la tête (57-80) et des épaules cette confrontation majuscule face à une équipe de Chauray trop brouillonne qui n’aura fait illusion que sur le premier quart d’heure.
Pour la première fois de la saison Christophe Pontcharraud disposait de son effectif complet, mais pas à 100% de ses capacités. Chauray prenait le match par le bon bout, le temps que la machine rochelaise se mette en marche, bien soutenue par ses supporters venus en masse garnir les tribunes de la salle omnisports déjà bien occupées. En tête 9-6 au bout de cinq minutes, Chauray subissait une montée en charge défensive des joueuses de Mathieu Peymirat, et encaissait un premier éclat (13-18, 8’) tout en offrant sur un plateau les munitions pour se faire punir. L’équation commençait (déjà) à se compliquer (15-20, 10’). Le second quart-temps démarrait sur la même « dynamique » : Chauray dribblait trop, tandis que Laure Dauvin (14pts à la pause, 23 au final) entamait son travail de sape, profitant des largesses d’une défense chauraisienne aux abonnées absentes (23-30, 13’). Un « run » signé Fiona puis Minata redonnait un temps de l’espoir (27-30), vite douché par la justesse et le jeu de passe rochelais. Pour la première fois, l’écart atteignait les dix unités (30-40, 18’). Le moral était touché à Chauray qui ne marquait que sur la ligne des lancers, avec une réussite trop faible (9/14) au contraire de son adversaire, qui ne ratait presque rien (12/13), et rejoignait les vestiaires avec un avantage logique (33-44) mais pas rédhibitoire pour Chauray, pensait-on.
Dauvin impériale
Des espoirs vite douchés dès la reprise : Chauray avait laissé son jeu au vestiaire, au contraire du Stade Rochelais qui, toujours par l’inévitable Dauvin, douchait les velléités locales avec une facilité déconcertante. D’un 9-0 bien senti, l’écart atteignait les vingt unités (33-53, 22’). Le public et les partenaires, venus en nombre, donnaient alors de la voix pour pousser leurs protégées. Salomé, à trois points, réduisait l’écart (42-57, 26’) et se voyait accorder deux lancers pour revenir encore plus près des rochelaises : à 45-57, l’arrière chauraisienne ratait ses deux tentatives et sur l’attaque suivante, Alice Vérine faisait filoche à 6m25 (45-60, 28’). Le train était passé pour Chauray (45-64, 30’) qui faisait avec ses moyens pour revenir à un écart plus acceptable (55-67, 33’) tout en essayant de supporter la défense rude, pour ne pas dire rugueuse, de son adversaire, à qui tout réussissait (55-74, 35’). Les esprits s’échauffaient quelque peu alors que la messe était dite depuis déjà bien longtemps, Chauray buvant le calice jusqu’à la lie en voyant Fiona sortir sur blessure, pour finalement d’incliner sur le score lourd de 57-80, laissant les rochelaise toutes à leur joie.
Chauray est donc tombé sur plus fort. En recherche d'un liant collectif trop rarement entrevu cette saison, les partenaires de Cap'tain Coraline n'auront pas été en mesure de faire douter cette équipe du Stade Rochelais qui n'aura jamais visé autre chose cette saison que l'accession en NF2...